Réformes législatives à Bruxelles : vers un renforcement du droit au logement
Le 26 février 2024, le Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a déposé un projet d'ordonnance visant à concrétiser le droit au logement pour les personnes vulnérables. Cette ordonnance, présentée au Parlement bruxellois le 29 mars 2024, cherche à surmonter les obstacles juridiques empêchant l’accès à un logement décent et abordable. L’ordonnance entrera en vigueur six mois après sa publication, modifiant le cadre actuel du logement dans la région.

I. Le droit au logement à Bruxelles : un défi actuel
Depuis plusieurs années, Bruxelles fait face à une crise du logement. La pénurie de logements abordables et la hausse des prix immobiliers créent des difficultés, en particulier pour les populations vulnérables. Le Gouvernement bruxellois, conscient des défis, entend répondre à cette situation par une réforme du Code bruxellois du logement.
Les trois composantes essentielles du droit au logement sont clairement définies par cette nouvelle ordonnance : l’habitabilité, la sécurité légale de l’occupation, et la capacité de paiement. Ces trois axes visent à renforcer les droits des locataires, à améliorer la protection légale des personnes les plus précaires et à faciliter leur accès à un logement décent.
II. Les récentes modifications législatives
L'ordonnance introduit des modifications significatives qui visent à renforcer les droits des locataires, tout en tenant les propriétaires responsables de la qualité des logements. Parmi les principales réformes, on retrouve les suivantes :
A. Habitabilité
Une attention particulière est portée à l’habitabilité des logements. En cas de résiliation de bail due à une faute du bailleur, celui-ci devra prendre en charge les frais de relogement du locataire. Ces frais incluent l’évacuation du logement, le transport des meubles, ainsi que la différence de loyer entre l’ancien et le nouveau logement pour une période de 18 mois.
B. Sécurité légale de l’occupation
Le projet prévoit également des protections accrues pour les locataires en matière de sécurité d’occupation. Les baux de courte durée pourront être prorogés une seule fois, et en cas d’expulsion sauvage, les locataires pourront réclamer une indemnité allant jusqu’à 18 mois de loyer. De plus, lors de la vente d’un bien loué, l’acquéreur sera automatiquement subrogé dans les droits du vendeur, ce qui renforce la sécurité d’occupation des locataires.
C. Capacité de paiement
L’ordonnance introduit des règles plus strictes concernant le paiement des loyers et des charges. Par exemple, le paiement du loyer en espèces est interdit, obligeant les transactions à se faire par virement bancaire. En ce qui concerne la garantie locative, elle sera limitée à deux mois de loyer et ne pourra être versée que sous des formes légales définies, excluant le paiement de main à la main.
III. L’impact des nouvelles mesures sur le marché immobilier
Ces réformes auront un impact direct sur le marché immobilier bruxellois. Pour les locataires, elles assurent une plus grande protection et facilitent l’accès à des logements décents. Pour les investisseurs et promoteurs, ces modifications imposent de nouvelles obligations. En particulier, le lissage du loyer dans les baux de courte durée successifs empêchera toute augmentation excessive, sauf en cas de travaux majeurs améliorant la performance énergétique.
Les professionnels du secteur devront s’adapter à ces nouvelles mesures, notamment en matière de révision des loyers après des travaux économiseurs d’énergie, ainsi que dans la gestion des charges locatives. Les agences immobilières joueront un rôle clé en accompagnant les propriétaires et investisseurs dans la mise en œuvre de ces réformes, tout en veillant à ce que les droits des locataires soient respectés.
IV. Perspectives d’avenir et enjeux pour les acteurs du secteur immobilier
Les réformes introduites par cette ordonnance marquent une étape importante dans la concrétisation du droit au logement à Bruxelles. Pour les agences immobilières, il s’agit d’une opportunité d’accompagner leurs clients dans cette transition, en assurant une gestion conforme des baux et en s’adaptant aux nouvelles réglementations.
Les promoteurs immobiliers devront tenir compte des nouvelles exigences législatives, notamment en matière de construction de logements abordables et de protection des locataires. Enfin, les investisseurs pourront bénéficier d’un cadre législatif plus structuré, avec des incitations pour des projets alignés sur les objectifs de cette réforme.
Un marché plus juste
Les réformes du Code bruxellois du logement visent à renforcer le droit au logement, particulièrement pour les personnes vulnérables. Ces modifications législatives impacteront l'ensemble des acteurs du secteur immobilier, et leur mise en œuvre peut s’avérer complexe pour les propriétaires, même si elle est essentielle pour garantir un accès plus équitable au logement dans la région. Les professionnels de l'immobilier devront s'adapter à ce nouveau cadre juridique pour accompagner efficacement leurs clients, qu'il s'agisse de locataires, propriétaires ou investisseurs. Quoi qu’il en soit, le Real Lab est à vos côtés pour vous accompagner dans une meilleure compréhension de ces nouveautés légales !